En lisant Mort d'un personnage
qui raconte, plus de cinquante ans après les faits du
Hussard..., la vieillesse et la mort de Pauline, Juliette a compris
pourquoi Jean-Paul Rappeneau l'avait finalement choisie pour
le rôle
la vieille Pauline de Théus
est une fieffée gourinande qui raffole des religieuses
au chocoIat! Enceinte, Juliette a passé un an à
tout se permettre, à s'empiffrer de pâtes et de
gâteaux, et cette fière santé fait d'autant
plus plaisir à voir qu'elle est redevenue mince comme
un fil et comme une star.
Et les toits, dans tout ça?
A Cucuron, sur un champ de caillasses
en jachère, l'équipe de construction des décors
extérieurs s'est attelée à reconstituer
les façades et les toits où Angelo va gagner son
titre... de gloire. Glissades, trébuchis, errances, pas
de loup et sauts de chat, tout doit être prévu pour
faciliter les déplacements du héros et de son cascadeur
de doublure. Il a fallu trouver dans tous les environs les 25
000 tuiles romaines nécessaires à la garniture
de 15 000 M2 de toitures, qui attendent, bien rangées
dans des caisses, de se faire emboiter et tresser sur les charpentes.
Je m'en vais voir les ouvriers à l'ouvrage sous le soleil.
Perchés sur les échalaudages, ils ajoutent une
corniche en polystyrène camouflé par-ci, un voile
de patine par-là, et bientôt ne sera plus visible
de ce jeu de construction que ce qui ne se voit pas l'évidence
et le naturel d'un vieux toit. J'interroge un charpentier qui
fait exprès de tailler sa poutre à coups grossiers
: les aspérités du bois n'en soutiendront que plus
authentiquement les vaguelettes et les remous de tuiles. C'est
votre vrai métier - Ah non, moi, je suis comptable.»
Pourquoi pas? Jean Giono fut bien, jusqu'à ses trente-cinq
ans, employé de banque .tu Comptoir d'escompte de Manosque.
En contrebas, dans le vrai village
de Cucuron, un des moins défigurés de Provence,
il a fallu débarrasser les vrais toits de leurs omniprésentes
antennes de télévision. C'est en juin et juillet
qu'on y tourne, en pleine Coupe du monde de football... Déplanter
les râteaux cathodiques sans autre forme do procès?
Ce serait l'émeute et le lynchage assurés, pire
qu'au temps parano du choléra. Alors, la production a
choisi de dédommager les accros en leur offrant, bien
cachées derrière les cheminées et à
l'intérieur des maisons, des antennes électroniques
qu'ils pourront garder après. Et le film? Its le regarderont
à la télé! Une initiative, en tout cas,
qui mériterait un coup de chapeau - et de pouce - de la
part de la direction du patrimoine et de la conservation des
sites du ministère de la culture.
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